J’avais organisé ce dîner de famille pour une raison simple : parler de mon testament. À soixante-trois ans, veuve depuis trois ans, je voulais mettre de l’ordre dans mes affaires. Rien de morbide, juste du bon sens. Pourtant, dès l’instant où ma belle-fille est entrée dans ma maison avec ce sourire trop large, trop enthousiaste, j’ai su que quelque chose clochait.
Brixton n’avait jamais été chaleureuse avec moi. Polie, distante, parfois même sèche. Mais ce soir-là, elle débordait de gentillesse. Compliments appuyés, regard brillant, voix mielleuse. Une façade si inhabituelle qu’elle m’a donné la chair de poule.
La salle à manger était impeccable : la grande table en acajou héritée de ma mère, la vaisselle réservée aux grandes occasions, les roses blanches fraîchement coupées dans le jardin. Tout semblait parfait. Trop parfait. Comme un décor de théâtre avant que le rideau ne se lève.
Un malaise qui grandit
Mon fils Colin est arrivé juste derrière elle, fatigué, absorbé par son travail. Il m’a embrassée distraitement. Mais c’est mon petit-fils Tommy qui a attiré mon attention. Du haut de ses douze ans, il semblait nerveux, presque inquiet. Il serrait son carnet de dessin contre lui comme une bouée de sauvetage.
Quand je l’ai pris dans mes bras, j’ai senti son corps trembler.
Quelque chose n’allait vraiment pas.
À table, Brixton n’a cessé de parler d’argent : achats coûteux, boutiques de luxe, bijoux hors de prix. Puis elle a évoqué, l’air de rien, le collier en diamants que ma mère m’avait légué. Un bijou que je gardais précieusement à l’étage.
Elle savait exactement ce qu’il valait. Trop exactement.
Peu après, elle a insisté pour que je prenne mon sac noir habituel, celui que je n’avais pas ce soir-là. Une insistance étrange, presque pressante. Tommy, lui, devenait livide.
Quand il a demandé à aller dans la cuisine, j’ai compris que je devais le suivre.


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